Il y a 10 ans, on arrivait à Taiwan avec...600 euros d'amende!

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Bonjour à tous, (大家好-Dàjiā hǎo) 


8 Février 2019 :       

Aujourd'hui, cela fait 10 ans, jour pour jour, que nous sommes arrivés à Taipei. C'est aussi le jour que j'ai choisi pour commencer ce blog, une nouvelle aventure 'digitale' pour vous présenter Taiwan à travers ce que nous vivons au quotidien. Cette île située à 10 000 km de chez nous que certains anciens connaissent sous le nom de Formose est un endroit où tout ce que l'on a appris à l'occident ne sert à rien.
Ici, tout est l'opposé de ce que l'on connait. C'est un peu comme si on vivait sur une autre planète! 

   

8 Février 2009 : 

A l'époque nous voulions arriver après les vacances du nouvel an chinois pour commencer les démarches administratives au plus vite.
On ne savait pas encore la symbolique de certains chiffres mais le "8" est considéré comme un  chiffre porte-bonheur contrairement au  "4" (qui se prononce comme la "mort").
Même après 10 ans, je m'en souviens comme si c'était hier, vous comprendrez bientôt pourquoi.

Nous n'étions pas encore partis de France que les problèmes commençaient! Nous avions quitté la Haute-Marne sous la neige, je me souviens descendre en camping-car, de travers, glissant dans notre rue, puis Dijon et Paris. Cela n'aurait été que moi, j'aurais tenté de prendre le train direct à l'aéroport le jour du vol mais j'ai un copain Américain (mon mari depuis) qui, lui, aime être en avance et tout prévoir. Mais il n'avait pas tout prévu ce jour-là...

C'est vrai qu'on partait un peu à l'aventure. Je le suivais sans imaginer exactement où j'allais. Tout ce que je savais, c'est que Taiwan faisait partie des 4 dragons (reste de mes cours du lycée), qu'il existait une vallée aux milliers de papillons et qu'on pouvait aller en métro aux sources d'eau chaude à Taipei, la capitale... C'était tout! Tremblements de terre, typhons...on verrait cela plus tard.

Arrivés à l'aéroport, il a découvert un peu tard que tous les pays n'autorisaient pas comme les États-Unis à voyager avec 2 bagages chacun. Oui, on aurait dû se renseigner mais quand vous êtes sûre de quelque chose, c'est le piège, vous ne pensez pas à verifier.
Même si on part refaire sa vie ailleurs, tout doit rentrer dans une seule valise. A 30€ le kilo., les paires de chaussettes et le *gant de baseball du lycée nous coûtaient cher! Moi qui étais contente d'avoir économisé le prix du taxi en prenant la navette de l'hôtel, on se retrouvait avec 600€ à payer tout de suite. Cela aurait dû être plus mais elle nous faisait grâce d'un bagage à main. Le temps d'expliquer puis de payer, nous avions perdu notre avance. Nous avons dû suivre un employé pour passer la sécurité à temps.

* Gant de baseball qui a moisi très vite, tout comme les diplômes, les valises et certains habits. On a dû le jeter dans les premières semaines.

Une fois dans l'avion, vide, je peux vous dire que les 600€ de "surplus" n'avaient pas fini de nous agacer. Il faut dire qu'à l'époque, la compagnie aérienne taïwanaise Eva Air avait arrêté les vols entre Taipei et Paris. Aujourd'hui, on peut prendre des avions aux couleurs d'Hello Kitty (je vous monterai) et même Air France offre des vols directs.  

En 2009, on avait choisi de passer par Francfort mais la neige avait causé du retard. Je vous passe les détails, mais je me souviens d'avoir perdu mon ami et d'être entrée seule, dans cet avion énorme, à deux étages. J'entends encore, le message en anglais des hôtesses indiquant la fermeture des portes et moi je me retrouvais, seule, un peu perdue au milieu d'inconnus (la plupart étant d'Asie). J'étais upposée partir à l'autre bout du monde...sans lui. Lui, qui avait décidé au tout début de notre histoire de partir à Taiwan, pour lequel j'avais commencé d'apprendre le chinois à Barcelone avec des dicos. en espagnol et chinois simplifié...Lui était resté bloqué à la sécurité!!

Enfin, je me vois encore leur expliquer en anglais puis il est arrivé et 14 heures plus tard, nous étions arrivés à destination. Mais ce n'était que le début...

Je ne sais pas vous, mais une fois arrivé(s), vous attendez vos bagages avec vos proches, ce qui est normal sauf que mon mari, en plus d'être prévoyant (normalement) il aurait tendance à être aussi un peu...comment dire...parano?? Oui c'est ça!!

En fait, en tant qu'Américain, il est très facile de trouver du travail sur place. Il y a des écoles (des buxiban) à tous les coins de rue. Ils arrivent souvent avec un visa touristique qu'ils changent dès leur permis de travail accepté. Je ne sais pas pour les autres mais il a dû prouver qu'il était là pour voyager et non pour travailler. Je me souviens que pendant l'élection d'Obama, il avait reçu une lettre dans laquelle on trouvait bizarre qu'il n'ait pas réservé d'hôtel alors qu'il leur avait laissé son planning de vacances avec les différentes étapes. Aussitôt la lettre reçue, il avait réservé dans un très bel hôtel sur Taipei. Ce n'est pas comme si on avait 600 euros de moins dans notre poche avant de partir! Et de toute façon, on n'aurait pas pu trouver un appartement en un jour.

Quant à moi, j'étais aussi en règle, j'avais payé des dizaines d'euros pour mon visa d'étudiante, j'avais dû prouver que j'avais assez d'argent sur mon compte car je n'avais pas le droit de travailler et dû remplir un long dossier où ils nous prévenaient qu'on risquait la peine de mort en cas d'infractions liées à la drogue!

Alors qu'il était tout à fait en règle, cela ne l'a pas empêché d'être soucieux à notre arrivée et de craindre l'immigration. Et bien, même si je l'ai suivi à des milliers de kilomètres de chez moi, il était tellement parano. qu'il n'a pas voulu qu'on attende ensemble ou même que l'on se parle. 

Selon lui, comment un touriste Américain aurait expliqué le fait d'attendre des bagages identiques à une étudiante Française (censée rester des mois et qui avait pourtant une place à côté de lui dans l'avion)??

Imaginez-vous, arriver à l'autre bout du monde, avec le décalage horaire, l'excitation d'un nouveau départ... chacun de son côté, en s'ignorant! Voilà la première image que j'ai eue et que je garderai de notre arrivée à Taiwan.
Néanmoins, une fois les bagages récupérés, nous sommes quand-même partis tous les deux, main dans la main (après les douanes😉) !

L'aventure avait commencé, on n'allait pas tarder :
- A regretter notre choix car personne ne voudra l'embaucher pendant le premier mois sans dire pourquoi.
- A découvrir les joies du ramassage quotidien des poubelles à la taïwanaise, de la vie à côté d'une école primaire, les horaires spéciaux des magasins, la générosité d'un 'vieux' Taïwanais même si cela va s'avérer être un piège plus tard...
- A avoir l'air stupide à confondre le métro et les passages souterrains, ne pas savoir comment sortir du métro, ouvrir la porte d'un magasin, ne rien comprendre au menu, confondre une salade avec un... hot-pot (fondue), à mettre plus de 4 heures pour un trajet qui dure 45mn pour trouver notre futur appartement (sans google map) ...
- A apprendre un décès dès notre arrivée à l'hôtel, premier d'une longue série.
- A tomber sur une propriétaire malhonnête, un voisin Norvégien avec qui je serai par hasard en cours les 3 premiers mois et un autre voisin étranger qui voudra me tuer car je suis ... Française!

Pas mal pour un début, non?